Dans deux jours, débute la COP15 à Montréal qui se tiendra du 7 au 19 décembre 2022. Pour cette quinzième édition, la conférence mondiale sur la biodiversité organisée par les Nations Unies a pour objectif l’adoption d’un accord mondial, porteur d'une ambition collective et moteur de transitions sectorielles.
A ce titre, une feuille de route sera rédigée pour la décennie en cours - " le cadre mondial pour la biodiversité post-2020 " - visant à enrayer la perte de biodiversité en convenant d'un programme d'action pour " vivre en harmonie avec la nature " d'ici 2050. Une vision à long terme (Vision 2050), équivalente pour la biodiversité à la neutralité carbone dans le domaine du climat, en rupture radicale avec les tendances actuelles. Opportunité de la décennie pour les uns, risque d'un " Copenhague de la nature " pour les autres, la COP15 se tient dans un contexte international mouvementé, marqué par un ralentissement économique mondial, un accroissement des inégalités suite à la crise du Covid, et une guerre sur le continent européen exacerbant un contexte géopolitique déjà tendu, notamment au niveau des relations Nord-Sud.
Cette feuille de route devra refléter les engagements des délégations nationales ainsi que ceux des autorités infranationales, des peuples autochtones, des communautés locales, du secteur privé et des ONG. Ce cadre global, définissant l'ambition commune, doit pouvoir être traduit dans les actions individuelles des différents acteurs, seule garantie d'une véritable transition et de changements transformateurs.
Le cadre mondial pour la biodiversité sera avant tout un engagement des parties à la CDB à conserver et à utiliser durablement la biodiversité, tant terrestre que marine, mais aussi à partager équitablement les bénéfices tirés de son utilisation. Elle comprendra des objectifs et des cibles d'action, pour lesquels les pays devront rendre des comptes.
A cet égard, les membres de l’association Jeunes Ambassadeurs pour l’Environnement se questionnent sur les façons de restaurer les écosystèmes et de garantir la soutenabilité des territoires pour œuvrer à la conservation de la biodiversité locale tout en répondant aux défis sociaux.
Lors de la COP15, il sera crucial de prendre en compte les contextes et les enjeux contrastés des pays. Si une ambition mondiale est nécessaire pour agir et s'engager dans une responsabilité collective face à l'érosion de la biodiversité, la feuille de route adoptée devra néanmoins être adaptée aux circonstances nationales. Les 196 Parties à la CDB devront ainsi contribuer à la mise en œuvre du cadre post-2020 en tenant compte des spécificités de leurs biomes et écosystèmes, des menaces les plus pressantes pour leurs territoires, mais aussi de leurs moyens et ressources. Il s'agit là d'un principe clé de la CDB qui doit être réaffirmé par le cadre mondial, qui nécessite de trouver un équilibre entre des objectifs globaux et des moyens adaptés à la diversité des contextes.
Parmi les attendus, un rappel explicite des questions transversales biodiversité et climat et des solutions d'atténuation complémentaires devra être réaffirmé. La Convention des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), dont la COP27 s'est achevée à la mi-novembre, est le cadre dans lequel les États négocient les politiques d'atténuation et d'adaptation nécessaires pour faire face à une planète qui devrait se réchauffer bien en deçà de 2°C, tout en poursuivant les efforts visant à limiter l'augmentation de la température à 1,5°C au-dessus des niveaux préindustriels. Bien que la CDB n'ait pas de mandat explicite sur ces questions, les liens entre la biodiversité et le climat sont tels que le cadre mondial post-2020 pour la biodiversité, en tant que feuille de route pour la décennie, ne peut ignorer cette question.
L’objectif majeur poursuivi correspond à « conserver plus et mieux ». Les zones protégées sont désormais reconnues comme des outils de conservation et d'utilisation durable des écosystèmes et de leur biodiversité, tant terrestre que marine. Une coalition d'une centaine de pays promeut actuellement un objectif de 30 % de zones protégées et d'autres mesures de conservation d'ici à 2030. La cible du cadre post-2020 doit refléter cette exigence, tout en précisant ses corollaires qualitatifs : gestion, représentativité et connectivité notamment.
Afin de contribuer aux processus décisionnels, une délégation de Jeunes Ambassadeurs pour l’Environnement (étudiants, jeunes professionnels, doctorants) se prépare activement pour la COP15 avec l’intention de partager leurs idées, reflétant leurs préoccupations environnementales. En plus d’animer une fresque de la biodiversité, les jeunes participeront sur place à des conférences, ateliers et débats avec d’autres jeunes et des experts engagés à l’international ainsi qu’avec l'ensemble des membres présents.
Dans ce sens, nous avons participé la semaine dernière au Ministère de la Transition écologique et de la cohésion des territoires, à la réunion de préparation organisée par le Ministre Christophe Béchu et la Secrétaire d'Etat Bérangère Couillard, en présence de l'Ambassadrice pour l’environnement Sylvie Lemmet, de l’'équipe de négociation et des principales parties prenantes françaises.
Nous comptons nous mobiliser vivement à la COP15 afin d'influer collectivement pour l'atteinte d’objectifs quantifiables et ambitieux de l'Union européenne et de la France.
Nous serions ravis d’échanger et de se retrouver celles et ceux qui participent à la COP, physiquement ou virtuellement ! Vous pouvez nous contacter sur nos réseaux sociaux sur lesquels nous serons particulièrement actifs !
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